C’est une approche holistique, sensible et régénérative qui repose sur 3 principes fondamentaux :
– La Terre est considérée comme un organisme vivant et l’exploitation agricole ne conçoit que dans son écosystème – Les influences astrales : on tient compte des rythmes de la lune et des autres planètes dans l’organisation des plantations, de la taille, des traitements, etc
– L’utilisation de « préparations biodynamiques » : des préparations à base de plantes médicinales, de silice et de matières organiques à dosage homéopathique sont appliquées dans le but de dynamiser les sols et les cultures.
La biodynamie a une approche préventive : on cherche à avoir un sol équilibré et vigoureux qui sera naturellement plus sain et résistant aux maladies contrairement aux traitements utilisés en agriculture conventionnelle qui agissent sur des sols et des plantes déséquilibrés et/ou en mauvaise santé.
Et concrètement ça donne quoi au quotidien ?
Le vigneron travaillant en biodynamie suit les indications du calendrier biodynamique pour déterminer les jours les plus favorables à telle ou telle tâche en tenant compte des « rythmes cosmiques ». Par exemple :
– Jour fleur, racine, feuille ou fruit : suivant la constellation du zodiaque devant laquelle passe la lune elle va plus influer sur certaines parties de la plante.
– Lune descendante/ascendante : les périodes de lune descendante induisent un dynamisme vers la racine tandis que les périodes de lune ascendante induisent un dynamisme de la partie aérienne de la plante.
En ce qui concerne les préparations biodynamiques, elles sont classées de 501 à 508. Elles jouent un rôle très important : maximiser le compostage, revitaliser le sol, et renforcer les plantes et la qualité des produits agricoles. Beaucoup de préparations sont réalisées à base de plantes médicinales (valériane, pissenlit, ortie, etc.), certaines sont d’origine minérale ou organique.
Pour la préparation 500 par exemple, on va remplir des cornes de vache de bouse fraiche à l’automne qu’on enterre ensuite pour les laisser fermenter tout l’hiver. Les cornes sont déterrées et vidées au printemps. La préparation sera ensuite diluée en doses homéopathique dans de l’eau de pluie dynamisée. Pourquoi de l’eau dynamisée ? On part du principe que dans la nature, une eau en mouvement comme l’eau d’une rivière va être beaucoup plus porteuse de vie qu’une eau qui stagne.
Pour dynamiser l’eau, on la chauffe (au gaz ou au bois) à maximum 37°C, elle est ensuite brassée énergiquement pendant 1h dans un dynamiseur : un grand contenant en cuivre doté d’une pale rotative. On crée ainsi un vortex qu’on va ensuite briser en changeant soudainement le sens de rotation. Cette préparation est pulvérisée en général 2 fois par an, au printemps et à l’automne afin de favoriser le développement de l’humus, la fertilité et la biodiversité des sols.
Quelle différence avec l’agriculture biologique ?
L’agriculture biologique interdit l’usage d’engrais et de pesticides de synthèse dans les vignes et depuis peu réduit légèrement les intrants au cours de la vinification (150-200mg/l autorisé pour le soufre contre 160-400mg autorisés pour les vins conventionnels).
L’agriculture biodynamique pousse la démarche plus loin que l’agriculture biologique. On replace la vigne dans un écosystème, on prend en compte l’influence des différentes planètes, on cherche à renforcer la vie du sol, à améliorer les échanges entre le sol et la plante. Au chai, on utilise des levures indigènes uniquement, la quantité de soufre ajouté est limitée à 70-90mg/l.
Ça a vraiment un effet sur les vins ?
Certains critiquent la biodynamie, la percevant comme une pseudo science un poil ésotérique, c’est pourtant une pratique qui demande beaucoup de rigueur et énormément de travail. Si elle reste controversée, tous les vignerons qui l’utilisent en voient les résultats sur leurs vignes et leur vin ; et les premiers résultats des dernières études semblent démontrer son efficacité sur la qualité microbiologique des sols (étude de l’INRAE Eco Vitisol 2019-2023 en Bourgogne).
