Les femmes & le vin

En ce mois de mars, où les femmes sont à l’honneur, je voulais vous parler de l’histoire des femmes et du vin.

Produire et consommer du vin a longtemps été un privilège réservé aux hommes. Dans l’Antiquité, les femmes n’avait pas l’autorisation de boire du vin, sous peine de châtiments corporels allant jusqu’à la peine capitale. Si au Moyen-Age, l’interdiction a disparu et les femmes sont libres de boire du vin … Dès le 18ème siècle, la morale bourgeoise va établir qu’une « femme honorable ne boit pas de vin ».

Quid du travail de la vigne et de la production de vin ? On réservait aux femmes les travaux de la vigne minutieux pas très passionnants : épamprage … Généralement sans statut et sans salaire, ou avec une moitié de salaire. Au chai les femmes sont persona non grata. Sous le prétexte que leurs menstrues auraient le super pouvoir de faire tourner le vin!

Les femmes qui ont marqué l’histoire du vin sont souvent des veuves qui ont repris la direction du domaine familial à la mort de leur mari. Une fois aux commandes elles ont su se montrer visionnaires et femmes d’affaires très habiles.

Les temps ont changé, nous connaissons d’énormes progrès et la filière viticole s’est fortement féminisée ces dernières années. Mais certaines discriminations et violences persistent comme dans la société dans son ensemble malheureusement. Alors continuons à nous battre pour une société plus juste et plus équitable !


Voici l’histoire de quelques femmes qui furent pionnières dans le milieu du vin.

Françoise-Joséphine de Sauvage d’Yquem – la « Dame d’Yquem »

En 1788, au décès de son mari, Françoise-Joséphine va prendre les rênes du domaine viticole à seulement 20 ans. Pendant la Révolution, elle sera emprisonnée, son beau-père sera guillotiné. Pourtant elle va réussir à sauver la propriété familiale de la dispersion. Puis, en collaboration avec son maître de chai, elle lui donne ses lettres de noblesse :  elle modernise la propriété et va développer le tri de la vendange pour récolter les grappes ayant atteint le niveau de maturité optimal. Elle meurt en 1851, c’est son petit-fils qui reprend la propriété. Le château obtiendra le rang de Premier Cru supérieur lors du classement de 1855.

Barbe-Nicole Clicquot, la première femme à diriger une Maison de Champagne

A 27 ans seulement, Barbe-Nicole va reprendre la maison de champagne familiale à la mort de son mari. Nous sommes au début du 19ème siècle et les femmes sont élevés pour être avant tout des mères et des épouses (obéissantes). Pourtant, elle va réussir à faire de Veuve Clicquot l’une des plus grandes Maisons de Champagne.

Tout d’abord, on lui doit l’invention du remuage, la technique qui consiste à faire passer progressivement les bouteilles de la position couchée à la position tête en bas, pour rassembler les sédiments dans le goulot de la bouteille à l’issue de leur vieillissement. Elle va aussi casser les codes et créer le premier champagne rosé d’assemblage en assemblant son vin rouge et ses vins blancs tranquilles. Enfin, véritable visionnaire, elle déploie sa Maison à l’international et défie les blocus Napoléoniens en envoyant 10 000 bouteilles de champagne à la noblesse russe. Bref une véritable #girlboss!

Jeanne Alexandrine Louise Pommery, la créatrice du champagne brut

A la mort de son mari, Jeanne Alexandrine Louise reprend la Maison de Champagne Pommery. Elle va faire du champagne un luxe, un art qui aura son sanctuaire. En effet, elle rachète des crayères à Reims et y fait creuser des galeries souterraines. Cela devient des caves magnifiques où elle fait aussi sculpter des bas-relief (#pionnieredeloenotourisme). Elle va aussi apporter sa patte au champagne. En effet, à cette époque les vins de Champagne sont très dosés en sucre, c’est elle qui va inventer le champagne brut (plus sec) qui plaira beaucoup à sa clientèle britannique, qui inclus la reine Victoria !

Hannah Weinberger, la première vigneronne de la Napa Valley

En 1882, le mari de Hannah meurt assassiné par un employé mécontent (il avait fait des avances non sollicitées à sa fille). À la suite de cela Hannah prend le contrôle du vignoble familial. Elle sera la seule femme de Californie à l’Exposition Universelle à Paris en 1889. A Paris elle remportera une médaille d’argent dans le prestigieux concours des vins. Ensuite, elle continuera à développer avec succès son vignoble jusqu’à sa fermeture forcée en 1920 à l’aube de la Prohibition.

Marie-Thérèse Chappaz, vigneronne suisse pionnière de la biodynamie

Marie-Thérèse Chappaz fut l’une des premières vigneronnes à s’installer dans le Valais en reprenant le domaine familial en 1987. En 1997, après une visite au domaine Chapoutier, elle décide de convertir son domaine à la biodynamie. Elle a récolté par deux fois de 99 au Parker et devient une véritable légende du vignoble valaisan.

Pascaline Lepeltier, première femme Meilleur Ouvrier de France (MOF) – Sommellerie

Pascaline Lepeltier grandit à Angers, elle suit d’abord des études de philosophie dans le but de devenir professeure d’université puis se prend de passion pour le vin et bifurque vers la restauration En 2018, elle devient la première femme à obtenir la distinction de « Meilleur Ouvrier de France – Sommellerie » puis de « Meilleur sommelier de France ». Regardez la retransmission de sa finale sur Youtube, c’est assez impressionnant : https://www.youtube.com/watch?v=T2fFtR0fmXM

En 2018, elle rejoint le restaurant Racines à New York, où elle promeut les vins biologiques, naturels et biodynamiques. Enfin en 2019, elle sera aussi la première femme à être nommée « personnalité de l’année » par la Revue du Vin de France.

 

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